Contrebasse

I
Je pelotais ta voie tendrement dans ma nuit
Grand-mère en massif
Pour mieux faire rimer avec ton nom
La faire danser plus en rythme avec tes pas

Ainsi dans l’ombre
Doucement ronronnais ma lyre
Trop lourd pour un

Sur tes mots ma muse
Je cassais, une à une, mes cordes rouillées
Tapant le rythme de mes amours
Sonnant pareillement au poinçonneur des roses six pieds plus bas.

Qu’il est gauche ton aimant
Corbeau barbouillé  d’idées rouges
Danse encor pour ta reine.

II
Ma lyre, ma muse, encor,
Tes ronds mots comme les vins espagnols
Épais rire qui rythme les nuits
Qui tapent la poitrine à la place du cœur

Morceau sanglant d’ébène sculpté  
Comme un Rubens née dans le marbre
Avec tes anges sous ta nuque

Ivre laisse courir mes doigts
Sur la soie de ta toile bleue
Que sorte de ton antre mon araignée

J’ai plus de larme dans l’azure des yeux
Plus de cœur pour chanter avec toi
Pleure tes lourds flots  d’or !
Hurle tes doux vents d’airains !